Comment vivre avec l’idée d’avoir assassiné un enfant. D’accord, il n’avait même pas eut le temps de devenir un bébé mais l’espace de quelques semaines il avait été un être vivant. Et elle lui avait enlevé toute chance de vie. Peut-être aurait-elle pu le faire adopter ? Jamais, elle n’aurait pas pu supporter la grossesse et le regard des autres, surtout celui de sa mère. Et elle aurait eu besoin d’argent avant de toucher son héritage, ce qui l’aurait condamnée à vivre chez sa mère. Qui l’aurait peut être mise dehors. Et il y avait également son beau père, responsable de cette grossesse. Non, c’était ce qu’il y avait de mieux à faire, elle n’aurait jamais pu le garder. Alors pourquoi faisait-elle ce rêve ? Cette culpabilité semblait la ronger de l’intérieur…

Elle était dans un grand manoir, celui de son enfance, celui dont elle avait hérité et elle se trouvait dans le salon. Elle voyait la scène de l'extérieur. La Aby du rêve se leva d'un fauteuil et monta les escaliers, elle arriva devant une portait qui se trouvait être son ancienne chambre et l'ouvrit. C'est à ce moment là, qu'elle entendit des pleurs de bébés. Elle se dirigea vers un berceau et attrapa l'enfant. Elle la berça doucement en lui murmurant des mots doux puis une voix s'éleva de la porte. Une voix connue. Une voix qui disait "Tu es une mère fabuleuse." puis se rapprocha et continua "Vous êtes magnifiques... Le bébé et toi." La vue changea et la Aby qui rêvait découvrir Henry. Henry ! Pourquoi donc voyait-elle Henry qui se comportait comme un père et amoureux, et son double lui sourire de cette façon ? Puis tout ce flouta et elle se retrouva dans un champs vite à perte de vue. Une silhouette se rapprocha, un petit garçon arriva tout près d'elle et dit d'une voix froide "Tu m'as tué. Tu es responsable de ma mort. Je vivais en toi et tu as préféré que je meurs." Aby essayait de dire quelque chose mais les herbes prirent feu. Ce feu se développa et envahi tout ce qui se trouvait là. Il faisait énormément chaud et elle essaya de sauver l'enfant, une tentative désespérer car celui-ci se reculait à mesure qu'elle se rapprochait. Puis il disparu dans les flammes. Aby resta seule à crier pour essayer de le retrouver, il n'avait même pas de nom... Puis elle perdit connaissance.

C'est alors que la véritable Abygail se réveilla en sursaut. Elle eut du mal à réaliser que ce ne fut qu'un rêve, elle avait eut tellement peur et été tellement triste à la fin. Après plusieurs minutes, la jeune femme se rendit compte que des larmes roulaient le long de ses joues, pourtant, elle ne fit rien pour les sécher. Elle les laissa couler. Elle se souvenait de la visite chez le médicomage, la seule personne qui savait pour sa grossesse à l'avoir aider. Il était plutôt jeune et, même si c'était un homme, il avait réussi à la mettre en confiance et elle n'avait plus peur de lui, elle ne tremblait plus quand il la touchait. Elle avait prit sa décision d'avorter et il n'avait rien dit, il l'avait consolée pendant qu'elle pleurait, il était le seul à avoir vu ces moments de faiblesse. Il l'avait aussi soutenue, aidée à revivre, à se reprendre mais tout ceci n'avait pas suffit. Elle faisait des cauchemars chaque nuits. Durant l'été, pendant l'un des moments où elle avait des envies de meurtres et de suicides, elle avait été le voir, elle lui avait poser une question. "C'était une fille ou un garçon ? Vous saviez n'est-ce pas ?" Elle ne pensait pas que ça changerait quelque chose de le savoir mais peut être réussirait elle à accepter ou peut être serait-ce pire ? En tout cas, elle pensait qu'elle pourrait faire du mal à cet homme si elle savait, quelque chose d'idiot, quelque chose à quoi elle se raccrochait : le faire souffrir... Le médicomage n'avait pas voulu répondre mais devant les supplications et la détresse de sa patiente, il l'avait fait. "C'était un garçon." Les mots étaient sortis, tombés dans le cœur d'Aby. Et les larmes avaient commencés à couler, doucement. Il s'était rapproché et l'avait encore consolée. Puis, une fois calmée, il avait ajouté "Tu sais, je n'en suis pas sûr à 100%, à ce stade de grossesse, il était trop tôt pour en être sûr." Mais ça n'avait rien changé. Depuis, c'était même pire, savoir que c'était un garçon lui faisait faire de nouveaux rêves comme ce dernier.

Elle se leva de son lit, repoussant les rideaux et regarda l'heure. 2h30.. Il était bien tôt pour se lever mais elle savait qu'elle ne pourrait se rendormir. Elle ne vit aucune lumière et en déduisit que tout le monde devait dormir, normal après tout vu l'heure. Elle décida de descendre dans la salle commune pour lire et passer le temps, de toute façon il n'y avait pas cours le lendemain, enfin plus tard dans la journée... Elle portait un pyjama plutôt simple et prit sa baguette en même temps qu’un livre intitulé ‘‘Historique des plus fameuses potions de guérison’’. Elle le trouvait très intéressant car on y exposait les potions, leurs effets, la façon de les réaliser, le nom du sorcier qui les avait découverts, une petite biographie et le contexte de la 1ère utilisation. Très complet, n’est-ce pas ? Et surement très ennuyant pour certaines personnes mais la Serdaigle aimait avoir de nouvelles connaissances et tout ce qui pouvait l’aider pour son avenir de guérisseuse était encore meilleur à savoir. Elle n'était même pas sûre de lire, pour le moment, elle avait plutôt dans l'idée de se poser près du feu de cheminée et de laisser libre court à son chagrin pendant que personne ne pouvait la voir. C'était donc en silence et dans le noir qu'elle se rendit dans sa salle commune sans même prendre la peine de sécher ses larmes ou d'essayer de les arrêter. Elle marchait doucement, perdue dans de triste pensées et souvenir si bien qu'elle ne remarqua pas tout de suite que quelqu'un se trouvait là. C'est arrivée non loin de la cheminée qu'elle remarqua que celle ci était allumée et qu'une fille lisait. A cette heure là ? Enfin, ça lui arrivait à elle aussi après tout. Elle essuya rapidement ses yeux mais on pouvait toujours voir qu'elle avait pleurer et elle était au bord des larmes. La jeune femme lisant lui était familière et était rousse, lorsqu'Aby avança un peu, elle reconnue Leslie, une amie. Elle avait 25 ans mais n'était arrivée qu'un an avant Aby. Lorsque ce fut son tour d'être nouvelle, Leslie lui donna des trucs pour se repérer dans le château et lui parla de son travail, elle était un peu impressionner qu'elle soit si studieuse. Les deux jeunes femmes avaient alors liées une amitié et Aby lui faisait de plus en plus confiance. Au point de la laisser entrevoir ses faiblesses ? Ce matin oui, de toute façon, elle n'avait pas la force d'arrêter entièrement de pleurer. Elle l'apostropha.

"Leslie ? Tu es là depuis quand ?"

Sa voix tremblait un peu mais elle essaya de ne pas y faire attention. Elle remarqua que son amie sursauta et ça la fit sourire faiblement. Elle faisait peur à tout le monde ou quoi ? Déjà avec Mrs. Wilde dans la bibliothèque. Leslie prononça alors son prénom avec surprise mais en riant puis elle lui demanda si c'était le matin. Aby sourit un peu plus et s'installa sur un fauteuil près de la cheminée et de Leslie.

"Et bien, ça dépend ce que tu appelles matin. Si tu veux dire, le soleil s'est levé, il est genre 8 h ou 9 h ? Non, c'est encore la nuit. Il est à peu près 2h30."

Elle essuya discrètement ses yeux et plongea son regard dans les flammes. Celles-ci lui rappelèrent trop celles de son rêve et elle détourna le regard vers Leslie.

"Qu'est-ce que tu lis ?"

Mais sa voix s'éteignit sur la fin, elle voulait avoir une conversation normale et se comporter comme d'habitude mais c'était au dessus de ses forces, elle revoyait le visage du petit garçon et entendait ce qu'il lui disait. Elle resta alors silencieuse, attendant à moitié sa réponse tout en ayant le regard perdu dans le vague...