Mauvaise journée, mauvaises pensées, mauvais passé ? Va dans un bar ! C’était un peu la devise du jour d’Abygail. Elle s’était levée en retard & avait raté 10 premières minutes de son premier cours de la journée. Son professeur avait été sympa et n’avait rien dis pour une fois, elle s’était donc rattrapé en travaillant deux fois plus dur que d’habitude, ce qui n’était pas facile puisqu’elle se donnait toujours à fond dans son travail. Elle avait ensuite eu d’autres cours normaux et à midi avait déjeuné avec des amis. Mais quand elle eut fini les cours, puisque c’était un vendredi, elle décida de sortir en ville.

Elle se dirigeait vers sa salle commune quand quelqu’un la bouscula et fit tomber toutes les affaires qu’elle portait dans le dortoir avant de partir. Et elle s’était disputée avec l’élève qui l’avait poussé. Pourquoi ? C’était un crétin pathétique qui s’énervait très facilement et qu’elle connaissait déjà à Poudlard. Les deux jeunes gens ne s’étaient jamais appréciés même si elle avait appartenu également à Serpentard. Bref, ils se séparèrent rapidement avant d’en venir aux baguettes.

La jeune femme passa donc par sa chambre, se changea, mis un haut bleu nuit, une mini-jupe noire et des escarpins. Elle lu un peu, attendant le début de la soirée pour sortir même si elle avait du mal à se concentrer vu qu’elle était énervée. En allant à Great Hangleton, elle passa à côté d’un homme qui avait à peu près la même silhouette que son beau père, ce qui l’inquiéta et lui fit repenser à son passé. Elle revit tout dans les moindres détails. Pour échapper à ses pensées, elle entra dans un des bars et commanda un cocktail. Elle s’assit au bar et revécu la pire période de son histoire. Elle prit 1, 2, 3, 4,5 verres et d’autres encore… Chaque fois qu’elle buvait, elle réussissait à oublier des parties de son passé. Elle savait que ça ne durerait pas mais ça faisait tellement de bien. Elle se fit offrir certains verres par d’autres clients mais comme elle ne se laissait pas avoir par leurs petits jeux de séduction, ils la laissèrent tranquille. Elle discuta de tout et de rien avec le barman qui l’avait visiblement appréciée puis décida d’aller danser.

Elle quitta son tabouret et se dirigea vers la piste de danse où elle se déhancha sur des musiques qu’elle ne connaissait pas bien. Elle ne pensait à rien et s’éclatait vraiment, elle se sentait bien. Elle resta un long moment sur la piste de danse, parfois avec une sorte de cavalier mais souvent seule. Mais c’était ce qu’elle voulait aussi. Aby remarquait que certains hommes la regardaient mais elle essaya de ne pas y prêter attention car cela la gênait. Elle n’était toujours pas très à l’aise avec les hommes.

Elle commença à fatiguer et se dirigea vers le bar où elle commanda une autre boisson de façon à se rafraîchir et à se donner un coup de jus. Elle ruminait de noires pensées, maudissant sa mère, son beau-père, le fils de se dernier et toute la clique. Elle en avait marre d’avoir une réaction de fuite devant chaque homme, elle devait avouer qu’elle avait peur lorsque l’un d’eux s’approchait trop d’elle, elle avait déjà vécu un cauchemar et ne voulait pas recommencer. A cause de son passé, elle n’avait jamais eu de relation et n’osait pas vraiment le dire aux personnes avec qui elle parlait, elle n’avait jamais connu l’amour également…

Après avoir fini un verre et en avoir commandé un autre, elle était euphorique et tourna la tête pour voir un peu qui se trouvait non loin d’elle. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle reconnu, assis non loin d’elle, son prof de Sortilèges ! Il était assis sur le tabouret d’à côté mais elle n’était pas sure qu’il l’ait remarquée. Elle souri grandement avant de l’apostropher. Bonsoir Mr. Sharms, quelle bonne surprise ! Que faîtes vous ici ? Vous vous amusez bien ?

Elle souriait toujours, riait même un peu toute seule… Elle prit une autre gorgée de son cocktail puis ajouta mélancoliquement : Moi, je m’amuse mais je m’applique surtout à noyer mon chagrin et mon passé, comme beaucoup de monde d’ailleurs... Elle n’avait pas fait attention à ce qu’elle avait dit, elle ne s’était pas rendu compte qu’elle venait de dire qu’elle n’avait pas eu un passé heureux à quelqu’un qu’elle ne connaissait pas bien, comme un professeur. Elle rebut une gorgée avant de tourner la tête et de lui sourire. Je vous offre un verre peut-être ?

Il est des jours qui sont faits pour qu'on reste au lit. Le genre de jour où se lever ne vous apporte que des ennuis, vous fait regretter d'être né sur terre et surtout, surtout, d'avoir ouvert l'œil ce matin-là. Malheureusement, la vie des humains est ainsi faite qu'on est obligés de se lever, même si l'on n'en a aucune envie, même si l'on pressent qu'il ne vaudrait mieux pas, pour son bien personnel comme pour le bien commun. Aujourd'hui était l'un de ces jours pour Seth, qui depuis la première minute de conscience, avait réalisé que cette journée ne serait pas ordinaire et encore moins positive. C'est donc en soupirant qu'il s'était extirpé de son lit. Sa première pensée – pardon, sa deuxième, la première ayant été qu'il allait souffrir le martyr aujourd'hui – avait été pour Liv Elder, cette élève de troisième année avec qui il avait eu... dirons-nous, un petit écart de conduite. Et un autre. Deux tous petits écarts de conduite.
Bref, il s'en voulait d'y avoir pensé, mais si c'était incontrôlable. Il n'en était pas au point où elle lui manquait, où il avait besoin de sa présence, rien de tout cela. Mais sans se l'expliquer, cette jeune femme l'attirait comme un aimant, et il devait bien avouer qu'elle lui avait quelque peu fait tourner la tête comme rarement cela lui était arrivé. Même sa meilleure amie, Olivia Olliver, professeur elle aussi à Hangleton et directrice de la maison Serdaigle, avait remarqué chez lui un changement léger.

Le professeur se maudissait d'une pareille réaction. Non seulement il se fichait normalement de toutes les filles – femmes – avec qui il couchait, mais en plus il s'agissait ici de son élève ! Pourquoi fallait-il qu'il soit à ce point obsédé par elle ? Elle ! Son élève. N'aurait-il pas pu être tourmenté par une femme d'âge mûr ou au moins une du sien ? Apparemment, c'était trop demander !
Quoi qu'il en soit, après avoir chassé cette pensée incontrôlable et agaçante, il s'était rendu dans sa salle de bain pour prendre une douche, se raser légèrement – il aimait avoir une barbe de deux ou trois jours – et s'habiller. Le petit-déjeuner se déroula vite, et il quitta son domicile pour le château qui abritait l'université pour sorciers. En chemin, il n'avait pas manqué de se trébucher pour bien commencer cette journée « je-n'aurais-pas-dû-me-lever ».

Arrivé à l'école, il s'était d'abord rendu dans la salle des professeurs. Tout avait semblé normal, jusqu'à ce qu'un professeur lui renverse une potion dessus. Le genre de potion dont la tache ne peut être enlevée d'un simple coup de baguette magique, bien entendu... Il avait donc dû se changer et se dépêcher pour ne pas être en retard à son cours. Ses élèves avaient été turbulents et chahuteurs, comme s'ils s'étaient tous mis d'accord, et il avait désormais une volée de retenue pour le samedi prochain, et avait dû avoir recourt à plus de sorts de Bloclang en une journée que depuis le début de l'année – certes, on n'était que mi-novembre, mais tout de même !

Bref, cette journée était terrible, rien n'allait comme il le voulait, tout partait de travers et c'est épuisé qu'il rentra chez lui, se réjouissant déjà de se faufiler dans son lit pour que plus rien d'autres ne lui arrive ! Malheureusement pour lui, il venait de se rappeler qu'il avait défait son lit le matin-même pour laver les draps et qu'il n'en avait plus d'autres de rechange. Désespéré, il opta pour la solution draconienne : le bar !
Décidé à noyer sa journée de folie et ses pensées parasites, il s'enfila quelques verres alors que la soirée tombait. Tout à coup, il remarqua quelqu'un qui s'approchait de lui et constata avec effarement qu'il s'agissait d'une de ses élèves. Cette journée ne se finirait donc jamais tranquillement... Non qu'il ne l'aimait pas ou quoi que ce soit, il aurait juste souhaité ne pas être pris par une élève en train de se saouler...

Toutefois, la jeune fille n'avait pas l'air vraiment beaucoup plus fraîche que lui... elle l'apostropha joyeusement, lui demandant ce qu'il faisait ici et s'il s'amusait bien. Un verre à la main, elle avait une petite tendance à glousser qui indiquait qu'elle n'en était pas à son premier, et elle lui avoua qu'elle noyait son chagrin, comme beaucoup. Elle ne croyait pas si bien dire, même si Seth ne se sentait pas particulièrement triste, mais plutôt agacé.
La jeune fille, mieux connue sous le nom d'Abygaël, lui proposa alors un verre. Il en avait certainement un dans le nez, mais il était encore assez frais pour ne pas entrer dans ce jeu-là. Il avait déjà merdé avec une élève, il était sans doute préférable de ne pas renouveler l'expérience, surtout lors d'une journée comme celle-ci !

Souriant à son tour, mais avec un petit air réprobateur, Seth se tourna vers l'élève.

« Eh bien mademoiselle Brocklehurst, je vois que vous avez déjà bien entamé la soirée ! Qu'avez-vous donc à noyer ? C'est gentil pour le verre, mais je crains que ça ne soit inapproprié... quand à ma venue, vous l'avez dit vous-même, j'ai sans doute quelque chose à noyer, moi aussi... »

Il n'entra pas plus dans les détails, et la regarda. Elle n'était pas dans son état normal, il en était certain. D'un geste, il lui fit signe de s'asseoir.

« Si je peux vous être utile, n'hésitez pas. Les professeurs sont aussi là pour que leurs élèves se sentent bien. Et puis, je connais bien le professeur Olliver, directrice de votre maison... je pourrais lui en toucher un mot si vous en avez besoin... » tenta-t-il, bien qu'il doute qu'une jeune fille vienne se confier à lui.

Aby vit son professeur de sortilèges se tourner vers elle, lui sourire et la regarder en même temps avec un air réprobateur. Bah quoi ? Elle n'avait plus le droit de boire ? Il lui fit remarquer qu'elle avait bien entamé la soirée et lui demanda ce qu'elle avait à noyer. Comme si elle allait lui dire ! Il refusa également le verre en sortant comme excuse que ça n'était pas approprier et ajouta qu'il avait aussi quelque chose à noyer.

Cette remarque attisa la curiosité d'Abygail. Qu'est-ce que son prof pouvait bien avoir à noyer ? Surement pas quelque chose comme elle mais après tout, elle n'en savait rien. Elle se fit des suppositions sur une éventuelle copine qui serait partie, une personne proche de lui qui était morte et des choses de plus en plus dramatiques lorsqu'il lui fit signe de s'asseoir. Elle marqua un instant relativement long d’hésitation, c'était un homme après tout ! Mais elle lui obéit, c'était elle qui était venue lui parler et elle n'avait aucune arrière pensée.

Elle s'assit plus ou moins élégamment (enfin normalement quoi u.u') sur le tabouret le plus proche de Seth puis bu, une fois encore, une gorgée de son cocktail. Elle sentit l'alcool couler et se répandre dans son corps.... Ah ce que ça faisait bien de boire et de ne pas se soucier des conséquences !

L'homme qui se tenait à ses côtés lui proposa de parler, de lui demander de l'écoute ou de l'aide, elle ne savait pas trop. Il se prenait pour qui exactement ? Enfin, il la prenait pour qui ? Pour quelqu'un qui racontait ses soucis au premier venu ? Pire même, à quelqu'un qu'elle était sure de revoir mais de qui elle n'était pas proche ? Et puis, se souciait-il vraiment de la jeune femme ? Elle n'était pas sure que ce soit le genre de ce prof -et des profs tout court. Bref, il ajouta qu'il connaissait bien la directrice de sa maison et qu'il pourrait lui parler d'elle si besoin était. Ces mots braquèrent la jeune femme. "Surtout pas !" L'homme à ses côtés fut peut être surpris par sa réaction et elle préféra ajouter : "J'aimerais, si je dis ne serait-ce qu'une petite chose, que vous gardiez ça pour vous et que vous n'en parliez à personne... S'il vous plait ?" Elle lui fit des yeux à la "Chat Potté" Elle savait très bien que lorsqu'elle buvait trop elle avait tendance à laisser s'échapper des informations sur elle et son passé mais elle ne voulait pas qu'il en parle autour de lui.

Elle se reprit et lui sourit. "Vous savez, je n'avais pas d'intention cachée en vous proposant un verre ! Et vous, vous pouvez me parler aussi, si vous le souhaitez..." Puis, constatant que son énième verre était vide, elle proposa -avant qu'il n'ait eu le temps de répondre : "Ou sinon, nous pouvons jouer à un petit jeu ! Vous connaissez peut être... Je vous dis quelque chose sur moi -n'importe quoi- et vous buvez un verre. Et après on inverse !" La jeune femme souriait tant l'idée la réjouissait. Ce n'était pas parler d'elle mais elle saurait peut être plus de choses sur cet homme inaccessible et assez froid en apparence. Elle ne voulait pas monter un "dossier" ou quelque chose dans le genre mais peut être que ça allait l'aider à s'approcher un peu plus des hommes ? Elle ajouta "A vous de voir, si vous vous intéressez réellement à moi & mon histoire ou si c'est juste du blabla de prof..." Bon moyen ça ! Elle le défait en quelque sorte, et elle voulait voir comment il réagirait. Elle attendit sa réaction et sa réponse avec impatience.

Lorsque Seth propora à son élève de s'asseoir, celle-ci mit un certain temps à se décider. Elle avait semblé hésité, et il se demanda si c'était justement parce qu'il était son professeur – ce qui ne l'avait toutefois pas empêchée de lui proposer un verre – ou pour une toute autre raison, qu'il ignorait totalement. La jeune femme semblait vouloir oublier en se plongeant dans la boisson, et la curiosité du jeune homme était à présent attisée. Néanmoins, il ne pouvait pas vraiment se permettre d'insister pour savoir ce qui la taraudait, elle était son élève, et ce n'était pas approprié. Il ne pouvait pas entrer dans sa vie privée comme une simple copine ou connaissance plus ou moins proche. D'ailleurs, il ne la connaissait pas, et il n'avait pas le moindre droit de savoir quoi que ce soit... Pourtant, il en avait diablement envie.
Il lui proposa donc de se confier si elle en ressentait le besoin. Il était professeur et cela faisait partie de son devoir, après tout, que ses élèves se sentent bien, en ce qui concernent les cours, mais aussi dans leur vie de tous les jours. Les professeurs étaient des repères sur lesquels les étudiants devaient pouvoir se reposer si nécessaire. Lorsqu'il ajouta qu'il connaissait bien Miss Olliver, cependant, la jeune femme se braqua. Elle répliqua immédiatement qu'elle ne voulait absolument pas qu'il parle à Olivia, et que si elle venait par hasard à lâcher une quelconque informations, elle voulait qu'il la garde pour lui.

Voyant son air insistant et presque effrayé à l'idée qu'il puisse parler d'elle à quelqu'un, il hocha doucement la tête en étant très sérieux, tout à coup.

« Ne vous inquiétez pas, Miss Brocklehurst, si vous ne le souhaitez pas, je ne dirai absolument rien. Je vous le promets. »

La jeune femme sembla alors se détendre, et sourit. Elle reprit la parole, jurant que la proposition d'un verre n'avait aucune arrière pensée. Elle ajouta, à la surprise de Seth, que s'il souhaitait parler, lui aussi, elle savait également écouter. Il se dit en lui-même qu'elle devait vraiment avoir un verre dans le nez pour proposer cela à un professeur, d'autant plus à un professeur de la réputation de Seth. Cela le fit sourire, il la trouvait naïve et attendrissante. Il n'avait pas vraiment l'intention de se confier à une adolescente, aussi gentille et charmante soit-elle... il ne l'avait pas fait avec celle avec qui il avait couché, il n'allait sûrement pas commencer avec une parfaite inconnue – non qu'il connaisse vraiment mieux Liv Elder, cela dit...

Avant qu'il n'ait eu le temps de répondre, cependant, elle lui proposa une autre solution : un petit jeu consistant à révéler quelque chose sur soi et à faire boire l'autre. Voilà une idée qui lui plaisait ! Après tout, il n'était pas obligé de raconter sa vie ou de dire toute la vérité, elle n'en saurait rien, et elle dirait ce qu'elle voudrait aussi, non... ?
En réalité, Seth trouvait cette idée excellente... c'était une façon de parler à quelqu'un du poids qui lui pesait tant depuis quelques jours – depuis qu'il avait commis le crime de coucher avec l'une de ses élèves – sans vraiment en parler, sans en dire trop...

Avant que Seth ne réagisse à sa proposition, Aby ajouta que c'était à lui de voir, s'il avait juste sorti son blabla de professeur, ou s'il avait été vraiment honnête et souhaitait la connaitre et l'aider.
*Pas bête la petite...* pensa-t-il en souriant. Elle avait trouvé le moyen de le mettre face à un défi qu'il voudrait évidemment relever.

« Très bien... si c'est comme ça que je peux me rendre utile, alors soit ! » dit-il en jouant la carte du prof résigné, qui veut absolument aider son élève. « Mais ne vous attendez pas à tout savoir de moi... je ne vous dévoilerai que peu de choses... je suis votre professeur, après tout... Mais je vais jouer le jeu ! »

Il fit signe au barman de les resservir, et leva son verre.

« Bien, alors je commence ! Mmmh... » dit-il en réfléchissant. « Je déteste les animaux, et pourtant je suis bien obligé de les côtoyer tous les jours... ne serait-ce que pour le courrier. Mais je déteste vraiment ça. En fait, j'ai peur de la plupart d'entre eux ! »

Il leva alors son verre en direction de la jeune femme et lui fit signe pour l'inciter à boire, avant de le reposer.

« A votre santé... et à votre tour ! »

Aby était presque effrayée qu’il dise quelque chose sur elle à une autre personne. Elle le supplia presque pour qu’il ne dise rien. Elle le vit alors hocher la tête et il lui promit de ne parler à personne. La serdaigle était alors soulagée et lui sourit. Dans un élan inconnu elle proposa à son professeur de parler s’il en avait envie. Elle ne se faisait pas vraiment d’illusion, elle connaissait la réputation de son professeur mais peut être que naïvement, elle voulait être utile à quelqu’un ? Se rendant quand même compte qu’il ne lui répondrait pas, elle lui proposa autre chose. Un petit jeu plutôt amusant d’après elle. Ça impliquait de la boisson, des secrets ou informations sur l’autre et surtout on pouvait choisir de dire ce qu’on voulait. Même si elle se connaissait et savait qu’elle laisserait échapper des informations. Qui sait ce qu’elle peut dire en ayant bu beaucoup ?

Pour le convaincre, elle trouvait une façon simple de le « défier » en lui demandant s’il s’intéressait réellement à elle ou si c’était juste des bonnes paroles de prof. Il lui répondit que s’il pouvait l’aider de cette façon, il le ferait. Aby sourit d’un air angélique et était un peu amusée de la manière dont il avait répondu. Il ajouta qu’il ne dévoilerait que peu de choses mais qu’il jouerait le jeu. Elle était peut être un peu déçue mais elle ne laissa rien paraître, elle ne lui dirait pas sa vie entière non plus après tout… L’homme fit un signe au barman pour qu’il les resserve et il leva son verre à son élève.

Il voulu commencer et réfléchit un instant. Aby le regarda, attendant tranquillement ce qu’il pourrait bien lui dire. L’espace d’un instant, elle se dit que les étudiantes qui disaient partout qu’il était hyper sexy et beau n’avaient pas si tort. Seulement, elle ne pensait pas à lui comme ça. Premièrement, elle n’était pas à l’aise avec les hommes en général alors avec un homme avec une réputation comme la sienne ce n’était même pas la peine et deuxièmement, et c’était son professeur et ça ne lui serait même pas venu à l’idée de faire quelque chose avec son professeur.

Il reprit alors la parole en avouant qu’il détestait les animaux et qu’il avait peur de la plupart d’entre eux. Il était néanmoins obliger de les côtoyer… La jeune femme qui ne s’attendait pas du tout à ça sourit et but son verre lorsqu’il l’y incita. C’était plutôt « chou » comme diraient certaines filles mais elle ne pensait pas qu’un homme comme son professeur puisse avoir peur des animaux. Elle les aimait beaucoup, elle. Et il fallait avouer que les hiboux étaient très pratiques pour le courrier. Elle s’imagina l’homme à ses côtés dans la volière en train de paniquer à cause de tous les hiboux autour de lui et elle pouffa. Peut être ce demanderait-il la cause de cette hilarité soudaine et elle ne voulait surtout pas le vexer alors elle reprit.

« Excusez-moi, je rie pour une raison idiote mais n’allez pas croire que je me moque de vous… »

Elle souriait en disant ça et espérait qu’il ne le prendrait pas trop mal.

« A moi donc… »

Elle reprit un moment pour réfléchir. Et si elle parlait de sa peur à elle aussi ? Elle n’eut pas le temps d’y repenser que les mots sortirent de sa bouche.

« Moi aussi j’ai une peur que je dois côtoyer tous les jours. Enfin, ce n’est pas vraiment une peur mais je suis mal à l’aise en présence des hommes… »

Si c’était une peur, mais cela elle ne le dirait pas, elle ne pouvait pas. Et s’il était intelligent, il s’en rendrait peut être compte.

Elle lui montra à son tour son verre pour l’inciter à boire et ajouta.

« Enfin, j’ai peur d’eux quand je suis sobre… Santé ! Et à vous… »

Avait-elle déjà eu peur d’eau en ayant bu ? Oui, bien sûr, elle se méfiait toujours mais elle les approchait et les laissait s’approcher plus facilement en ayant bu. La preuve avec son professeur.